• Le premier salon LGBT du jeu-vidéo, financé par un appel aux dons, pourra voir le jour en 2013. Déjà, Electronic Arts et des salariés de Xbox soutiennent le projet.

    gaymercon-2013
     
    Imaginé par un groupe de "gamers" (passionnés de jeux vidéos) de San Francisco, le Gaymercon, premier salon jeu vidéo et technologies centré sur la geek culture LGBT a profité d'internet pour mettre son plan à execution. Et les internautes ont massivement répondu à leur appel. Plus de 1 500 d'entre eux se sont mobilisés, rassemblant près de 91 000 dollars pour un objectif initial des organisateurs fixé à 25 000 dollars.
     

    Dialogue
    Le monde des jeux vidéos a suscité beaucoup de controverses ces dernières années, notamment à cause du langage homophobe très souvent utilisé en ligne dans les jeux massivement multijoueurs ("World of Warcraft", "Call of Duty") ou dans les dialogues de nombreux titres scénarisés. Des signaux plus positifs commencent toutefois à apparaitre, notamment avec la sortie du dernier volet de Mass Effect 3, qui permettait aux personnages d'avoir des relations romantiques avec des personnes de même sexe.

    Mais peu nombreux sont les jeux aussi ouverts d'esprit et encore moins les jeux spécifiques au public gay et lesbien. Les organisateurs le rappellent sur leur site internet : Les jeux vidéos sont une industrie gargantuesque pesant des milliards de dollars et malgré son importance, il manque une offre pour les gamers alternatifs. C'est aussi difficile pour les fabricants d'entrer en contact et d'atteindre ce public.» Une volonté, donc, de favoriser le dialogue entre les concepteurs et ce public.

    Critiques
    L'événement a été critiqué par les autres gamers, qui affirment que cela crée de la division dans le monde des joueurs au lieu de les rassembler. Matt Conn, l'un des organisateurs leur répond : Je ne crois pas que cela nuise à la communauté dans son ensemble. Je crois juste que cela nous donne une communauté additionnelle qui peut être intéressante.

    Les concepteurs commencent déjà à répondre présents, à l'instar d'un des géants de cette industrie, Electronic Arts, et de salariés de Xbox Live (groupe Microsoft). Quant à la date, elle est déjà fixée : les 3 et 4 août prochains. Et puisque les plus grands rassemblements geeks ont en général lieu en Californie, le lieu du premier Gaymercon est tout trouvé : ce sera San Francisco, supposément la ville la plus gay-friendly du pays.

    Des salariés de Xbox Live, avec leur direction disent-ils, soutiennent le projet.

    Par Olivier de Cléry.


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  • Depuis quelques mois, les déclarations des prélats catholiques et des représentants des grandes religions monothéistes, au sujet du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe, se succèdent à un rythme effréné. Monseigneur Claude Dagens, Evêque d’Angoulême, vient de publier, sur son blog, un texte intitulé : l’homosexualité, le mariage homosexuel et l’Eglise catholique. Mais ce n’est pas un Evêque comme les autres car il est membre de l’Académie Française où il a été reçu en 2009 pour siéger parmi ceux que l’on appelle "les immortels" et qui sont au nombre de 40.

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    L’HOMOSEXUALITE, LE MARIAGE HOMOSEXUEL ET L’EGLISE CATHOLIQUE
    Texte de Monseigeur Dagens
     
    Nous vivons actuellement une métamorphose accélérée de notre société, dont la "crise économique" est un symptôme très important et de plus en plus perceptible pour beaucoup de personnes. L’avenir nous échappe et nos sociétés sont affrontées à l’imprévisible. Comme tous les citoyens de notre pays, les catholiques français partagent ces incertitudes et cherchent non pas à y apporter des solutions techniques, mais à montrer que l’espérance qui vient du Christ est possible au milieu même de ce qui nous éprouve.

    Voilà l’horizon de notre société, et nous aurions tort d’oublier cet horizon en nous laissant hypnotiser par tel ou tel problème particulier qui mobiliserait nos engagements et nos combats. C’est le cas lorsqu’il est question du projet de loi, encore partiellement défini, qui concerne le "mariage homosexuel". Face aux questions posées par ce projet, il faut "raison garder" et surtout ne pas tout mélanger. C’est le but de ces réflexions qui se borneront à quelques distinctions qui me semblent utiles pour éviter les dérapages toujours possibles.
     
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    L’homosexualité est un fait, inscrit dans l’histoire des cultures et des peuples, et surtout dans la vie, dans la chair, dans le cœur d’un certain nombre de personnes, des hommes et des femmes.

    Ce fait a été longtemps caché. Il est aujourd’hui public, souvent banalisé, parfois exalté ou instrumentalisé.

    Mais un écart certain existe entre des proclamations publiques qui appellent à la libération sexuelle et la façon dont les personnes vivent elles-mêmes leur vie homosexuelle. De même qu’il existe des formes très diverses d’homosexualité, de même il existe des façons très diverses de vivre l’homosexualité. Certaines personnes la vivent avec un sentiment très fort de culpabilité, d’autres la vivent comme une différence libératrice.


    Peut-être faudrait-il faire très attention à l’emploi du terme homosexuel. Ce terme est devenu banal. Il ne l’est pas toujours pour les personnes qu’il concerne et qui n’aiment pas être réduites à ce qualificatif. Faudrait-il rappeler qu’une personne humaine dépasse tout ce qui peut la caractériser et que précisément, le mystère d’une personne, c’est ce qui est au-delà ou en deçà de tel ou tel de ces caractères particuliers ?

    Les homosexuels sont avant tout des personnes humaines, et qui demandent à être respectées pour leur humanité.
     
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    La discrimination à l’égard des personnes homosexuelles est aussi un fait, aussi bien dans la société que dans l’Eglise. Et les discours publics n’empêchent malheureusement pas que cette discrimination soit pratiquée très fréquemment, soit à travers des appellations méprisantes, soit à travers des attitudes et des actes de rejet.

    Là encore se vérifie la distance entre les apparences et la réalité. Bien entendu, la banalisation et parfois l’éloge de l’homosexualité répond à ce tabou qui a pesé sur elle, durant des siècles, et il faudrait rappeler que ce tabou venait d’une morale bourgeoise et puritaine encore plus que de la morale chrétienne. Lisez à ce sujet François Mauriac et lisez aussi Jean-Claude Guillebaud dans son étude si éclairante sur La tyrannie du plaisir !

    Mais il faut reconnaître que cette discrimination à l’égard des homosexuels continue de se manifester sous des formes multiples qui vont de l’exclusion pure et simple à des attitudes faites de soupçon et de mépris.
     
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    L’attention se concentre aujourd’hui sur le mariage homosexuel, vers lequel convergent toutes les requêtes et tous les ressentiments concernant l’homosexualité.

    Mais ce projet de loi ne saurait faire oublier l’essentiel : il s’agit du mariage en tant qu’il est constitutif de la vie de notre société et en tant qu’il engage la relation durable d’un homme et d’une femme qui s’aiment et qui choisissent de s’engager dans une existence commune et de donner la vie à des enfants.


    Faut-il, là encore, faire une loi nouvelle ? Quel est donc cet Etat qui veut intervenir dans la vie des personnes et les inscrire dans un ordre qui va exiger une modification du code civil ?

    Comment est-il possible de mélanger à ce point des problèmes de droit, des réalités anthropologiques et des valeurs morales ? Faut-il encore favoriser des processus de dérégulation dans une société "dérégulatrice", où tant de personnes, des enfants, des jeunes et des adultes, sont en quête de repères pour vivre humainement ?

    Quant à l’Eglise catholique, comment pourrait-on s’étonner qu’elle demeure fidèle à ce qu’elle croit, non pas pour entraver le progrès des mœurs, mais pour défendre, contre vents et marées, la dignité des personnes ?


    Et quand on nous reproche d’avoir peur de l’homosexualité, faut-il répondre à cette remarque idiote ? Faut-il rappeler que des chrétiens, des catholiques homosexuels sont parmi nous, dans nos familles, parmi nos amis, dans nos communautés paroissiales ? Faut-il citer l’ouvrage du Père Xavier Thévenot sur "Homosexualités masculines et morale chrétienne" (Paris, 1985) ou les témoignages recueillis par Claire Lesegretain dans son livre sur "Les chrétiens et l’homosexualité" (Paris, 2004) ?

    On devrait le savoir davantage : des hommes et des femmes homosexuels ont découvert Dieu et son Amour à travers ce qui marque leur existence. La "pastorale des homosexuels" existe et il faut la développer. Ce qu’elle implique va bien au-delà de ce "mariage homosexuel" que nous ne pouvons pas considérer comme une libération et que nous ne pouvons pas reconnaître comme un mariage.
     
    Bien qu’il soit membre de l’Académie française, Monseigneur Claude Dagens semble oublier qu’il est avant tout prêtre et qu’à ce titre, il ne devrait pas intervenir dans les affaires de l’Etat, tout comme l’Etat n’intervient pas dans les affaires de l’Eglise.
     
    Par Giuseppe Di Bella

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