• Une victoire à l'unanimité ! Le poids plume portoricain a nettement triomphé de son adversaire, quelques jours à peine après avoir révélé son homosexualité. C'est évidemment une première.

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    Le Portoricain Orlando Cruz est sorti vainqueur à l'unanimité, vendredi soir à Kissimmee, en Floride, de son premier combat depuis qu'il a révélé publiquement son homosexualité, début octobre.

    A 31 ans, le boxeur poids plume s'est imposé aux points face au Mexicain Jorge Pazos après avoir été donné vainqueur par les trois juges (118-110, 116-111, 118-110). Cruz compte désormais 19 victoires, dont 9 avant la limite, pour deux nuls et une défaite, depuis qu'il est passé professionnel après les jeux Olympiques de Sydney en 2000.

    Objectif : champion du monde
    C'était mon moment, ma chance, mon événement, a déclaré Cruz vendredi soir après le combat, dans des propos rapportés par Boxingscene : Et j'ai gagné, a-t-il ajouté en espérant que cette victoire lui ouvrira les portes d'un combat pour le titre mondial WBO, où il est classé 4ème chez les poids plume : C'est mon rêve, celui de ma mère, de ma communauté et de mon équipe, dit l'athlète, qui dit se sentir libre et plus en paix depuis son coming out.

    Dans une interview pour la chaîne sportive ESPN juste après le match, Orlando Cruz commente : C’était un combat difficile, mais j'ai gagné. Questionné sur sa réaction au fait que le public était de son côté, le boxeur répond juste qu'il était très concentré.

    Je suis un mec à 100%
    Je dois te demander : pourquoi avoir fait ton coming out avant le match, est-ce que ça ne risquait pas de motiver encore plus ton adversaire ? lui demande, dans des termes plutôt douteux, le journaliste. Quand je monte sur le ring, je suis un mec à 100%, pas une fille, et je suis un pro. J’exige de tout le monde qu’il respecte ma décision ainsi que ma vie.

    Tu vas militer pour la cause LGBT maintenant ? Ou laisser tes poings parler à ta place ? Non, ce n’est pas mon genre de prendre la parole. Je suis plutôt discret, silencieux, relax. La communauté de Porto Rico me soutient, ainsi que ma famille, mon équipe. Je suis heureux.

    Par Laurent Doucet de Courtuy.


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  • Seimone Augustus, la joueuse vedette de WNBA, va épouser sa compagne. Pour cette raison elle prend position contre l'amendement visant à renforcer l'interdiction du mariage pour tous dans le Minnesota, qui pourrait bien être voté en novembre.

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    En mai dernier, la basketteuse américaine Seimone Augustus venait juste de faire son coming out, à 28 ans publiquement car à ses parents, il y a belle lurette que la native de Louisiane avait dit quelles étaient ses préférences, depuis ses années lycée en fait. Désormais heureuse en amour et projetant de se marier avec sa fiancée de longue date LaTaya Varner, l'arrière-vedette du Minnesota Lynx (franchise championne WNBA 2011), alors également championne olympique en titre, avait ressenti le besoin d'apporter sa pierre à l'édifice militant et par conséquent de sortir du placard. Relatif, le placard, mais tout de même.

    Depuis, une couverture de magazine en compagnie de sa future plus tard (photo ci-dessus) et un second titre olympique dans la poche - conquis contre les Bleues de Céline Dumerc - Seimone Augustus a encore franchi un pas supplémentaire. Bien installée dans le Minnesota, Etat dont elle est désormais l'une des sportives les plus en vue, la star des parquets devra pourtant, en mai prochain, sans doute prendre sa voiture jusque dans l'Iowa voisin pour pouvoir épouser la femme qu'elle aime. Et ce même si le couple rêverait de s'unir au Walker Art Center de Minneapolis ; car un amendement à la Constitution pourrait bien renforcer de manière plus définitive encore l'interdiction des unions entre personnes du même sexe dans le Minnesota si la proposition était ratifiée par les électeurs en novembre prochain. Seimone Augustus n'est pas du tout d'accord et elle a donc décidé de faire entendre sa voix, une nouvelle fois publiquement.

    Je peux peut-être inspirer d'autres personnes
    Il m'a semblé que le timing était parfait, a ainsi déclaré la basketteuse américaine à l'AP. Car je me trouve sur une plateforme où, grâce à ma voix et ma situation, je peux changer les choses. Je peux peut-être inspirer d'autres personnes, les inciter à faire leur coming out et à se sentir à l'aise avec elles-mêmes. Ou peut-être que des parents verront les miens dire qu'il n'y a aucun problème à se tenir aux côtés de son enfant, et à l'aimer de manière inconditionnelle quelle que soit son orientation sexuelle. Et, très franchement, qu'on veuille lui interdire de se marier dans l'Etat d'origine de sa future femme en brandissant comme argument suprême qu'il est primordial de "protéger le mariage traditionnel des juges militants" est très dur à accepter pour elle.

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    Je n'ai tout simplement jamais compris comment la vie amoureuse d'une personne, ni qui elle aime ou avec qui elle choisit d'être, pourrait affecter autant d'autres vies, poursuit Seimone Augustus. Est-ce qu'il s'agit d'une peur du style "Les gays vont rôder partout et tout le monde va devenir homosexuel ?" Je n'ai jamais compris le point de vue qui consiste à s'opposer au bonheur d'autrui ou à le haïr. Un point de vue qu'elle n'a, dit-elle, assurément jamais rencontré dans son univers professionnel.

    La WNBA? Une gigantesque fête lez !
    Pour être honnête, la plupart des gens se disent que de toute façon, la WNBA est une gigantesque fête lez, explique ainsi Seimone Augustus. Du coup, tout le processus du coming out n'est peut-être pas aussi difficile pour nous parce que les gens s'y attendent... Mais c'est quand même compliqué à gérer parfois parce qu'au moment où cela arrive, tout le monde ne parle que de ça et pas vraiment de la qualité du basket.

    Heureuse de sa nouvelle position de militante des droits LGBT, la joueuse du Lynx dit même sa fierté d'être "une pionnière" d'une certaine manière. Sa fiancée LaTaya Varner lui répète d'ailleurs assez souvent qu'elle a fait un énorme pas en avant. Mais, ajoute cette dernière, il n'y a pas que Seimone et moi qui vivons nos vies de cette manière. Pour une personne dans la lumière, il y en a bien d'autres derrière.» Et c'est aussi pour cela que Seimone Augustus veut continuer à aller au combat.

    Par Florence Delvaux.


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  • Quatre ans après sa naissance, le webzine LGBT jordanien s’offre un lifting. Le nouveau «My.Kali» veut mélanger les genres et faire évoluer les mentalités.

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    Nouveau site internet, nouveau logo et nouvelle ligne éditoriale : My.Kali, le premier et unique magazine LGBT de Jordanie, vient de faire peau neuve. Le dernier édito annonce la couleur : My.Kali combat les normes répressives et les stéréotypes, tout types de stéréotypes. Lancée il y a deux mois, la nouvelle version inclut toujours les LGBT. Mais elle s’ouvre aux droits des femmes, aux sujets de société en tout genre, à la photographie, la mode ou la psychologie.

    Pour comprendre ce changement, il faut revenir à l’été 2011. Le magazine organise un photoshoot décalé lors duquel Khalid, le jeune rédacteur en chef, pose en slip devant une mosquée. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour susciter la polémique dans la très religieuse société jordanienne. Khalid insiste et pose à nouveau en slip, perché sur des talons hauts, pour un magazine américain. Ses parents, qui l’ont soutenu jusque là, ne comprennent pas cette provocation. Ils ont exigé que je change   My.Kali  . Si je refusais, je perdais ma famille.

    En mini-jupe en pleine rue
    Khalid est prêt au compromis. Il accepte de ne plus dépasser plus les bornes, mais de là à devenir sage… A l’été 2012, il organise un photoshoot avec l’actrice américano-libanaise Jana Zenadeen, et lui demande de poser en mini-jupe en pleine rue, sous le regard des femmes voilées. "Vacarme vulgaire !", titre My.Kali, qui interroge l’actrice sur le féminisme, la possibilité que l’un de ses enfants soit homo, ou encore le mariage pour les couples de même sexe. Un message d’ouverture pour ses fans qui liront l’article, espère le rédacteur en chef.

    Car l’objectif de la nouvelle version, c’est de faire tomber les barrières, d’inviter les hétéros dans notre monde. Pour illustrer son propos, Khalid prend l’exemple du Books@café. C’est LE point de rendez-vous des gays à Amman. Mais depuis peu, les hétéros s’installent sur la terrasse à l’avant, et les homos restent sur la terrasse du fond. Je déteste ce cloisonnement. Le nouveau My.Kali se veut ouvert à tous, tant que règne la tolérance. Et sur ce sujet, il reste des progrès à faire. Certes, l’homosexualité est légale ici, mais le contexte régional est anxiogène : en Irak, les homos se font tuer, en Iran ils sont pendus, en Egypte ils disparaissent, au Liban ils sont arrêtés sans raison.

    Les gens ont eu peur !
    Khalid se souvient du jour où les journaux jordaniens ont pour la première fois parlé d’homosexualité. C’était en octobre 2007, avant la naissance de My.Kali. Il a alors 18 ans et pose torse nu pour faire la promotion de la soirée de lancement d’un magazine LGBT. Les médias reprennent l’information et publient sa photo. Les gens pensaient que les homos étaient en train de faire leur révolution ! Effrayée, l’équipe annule le magazine et la soirée.

    En février 2008, la situation s’est calmée et l’idée de relancer un magazine LGBT refait surface. Khalid prend part à l’aventure et propose le nom "My.Kali". Kali, c’est son surnom. Le possessif, c’est une manière de s’affranchir de sa mère, envahissante, et de lui signifier qu’elle ne posera pas ses mains sur le magazine. C’est aussi un moyen pour les lecteurs de s’approprier la revue.

    Visibilité
    Petit à petit, le site gagne en visibilité et incite d’autres bloggeurs à témoigner. Aujourd’hui, My.Kali reçoit environ 1 000 visiteurs par jour, un nombre qui augmente tous les deux mois, à chaque nouveau numéro. Le travail est assuré par une trentaine de personnes, rédacteurs, photographes, maquilleurs ou graphistes, toutes bénévoles et la plupart étudiant(e)s, à l’image de Khalid qui, à 23 ans, termine ses études de graphisme.

    Une fois diplômé, Khalid veut faire de My.Kali un véritable business : trouver des sponsors, rémunérer ses collaborateurs, s’installer dans un bureau… Fan inconditionnel de magazines, "Vogue" en tête, Khalid sait que l’avenir de sa revue ne passera probablement pas par le papier glacé. On consacre déjà tout notre temps au site, une version imprimée nous demanderait deux fois plus d’efforts ! Pour le moment, le web est notre meilleure option. Reste que rien ne vaut l’odeur d’un bon magazine… D’où la passion de Khalid pour les vieux numéros de "Vogue" qu’il déniche dans les librairies du centre-ville, source d’inspiration pour continuer à faire évoluer My.Kali.

    Site du magazine : My.Kali

    Par Olivier de Cléry.


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  • L'escrimeuse a annoncé hier officiellement son soutien au projet Paris 2018 devant les caméras de France 3. Regardez.

     

     

     

    Ce n'était plus tout à fait un secret, mais c'est désormais officiel : l'escrimeuse Laura Flessel est la marraine de la candidature de Paris aux Gay Games 2018. Une annonce faite devant les caméras de France 3, hier soir, au cours de l'édition francilienne du 19/20. Pour l'occasion, l'équipe de Paris 2018 s'était lancée dans un petit happening au Stade Charletty, l'un des équipements sportifs de la ville pressenti pour accueillir des épreuves si Paris décrochait l'organisation des Gay Games.

    Interviewés, Michel Geffroy, co-président de Paris 2018, rappelle l'esprit d'ouverture qui anime les Gay Games, tandis que Laura Flessel témoigne de son engagement contre les discriminations.

    Par David Chaumet.


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