• L'association Alliance Vita, créée par Christine Boutin, appelait aujourd'hui les opposants au projet de loi contre l'adoption et le mariage à se rassembler. Un mouvement méticuleusement organisé sur tout le territoire.

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    700 personnes à Paris, environ 200 à Lille, à Toulouse, au Mans… A l’appel de l'association pro-vie Alliance Vita, les opposants au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe étaient de sortie aujourd’hui dans 75 villes de France, parmi lesquelles on peut encore citer Bordeaux, Avignon ou Marseille.

    Alliance Vita, qui se dit être une asso aconfessionnelle et sans appartenance politique, a été fondée par Christine Boutin en 1993. Ce mardi, elle appelait à des manifs pour protéger l'enfant. Scandant Un papa. Une maman. On ne ment pas aux enfants, les manifestants ont réclamé que l'enfant soit remis au coeur du débat.
     
    Papa et maman
    Assis devant l'Arche de la Défense à Paris, les manifestants - les hommes vêtus de noir ou de vert d'un côté, les femmes vêtues de blanc ou rose de l'autre - symbolisaient la parité homme-femme car chacun a besoin, pour trouver son équilibre, d'un papa et d'une maman, annonçait un communiqué d'Alliance Vita. Des "mêlées symbolisant un œuf" ont été formées avant de s'ouvrir pour laisser sortir un jeune portant des ailes, sur lesquelles figuraient les mots "papa" et "maman", avec des "Mamma mia" chantés par Queen ou par Abba en fond sonore.

    Nous nous félicitons de la parité au sommet de l'Etat mais là, on veut l'effacer, s’insurgeait aujourd’hui Tugdual Derville, délégué général de l'association, qui se demande aujourd’hui de quel droit le gouvernement peut décider à la place des enfants de se passer de la parité biologique et de la parité éducative. Selon lui, la mobilisation des Maires montre que c'est un débat citoyen. On souhaite que des parlementaires de gauche prennent la parole, a-t-il ajouté.


    A Lille, une quarantaine de contre-manifestants
    Parmi les manifestants parisiens, Alexandra, 30 ans, son bébé dans les bras, est venue expliquer que les rôles d'un père et d'une mère sont différents et qu'un enfant a besoin des deux pour grandir, souhaitant que les Français puissent s'exprimer sur le sujet.

    A Lille, les manifestants avaient pris place sur les marches de l'Opéra. C’est Catherine Galvan, responsable locale d'Alliance Vita, qui faisait office de chef de groupe. Le projet de loi entend bouleverser l'équilibre père-mère au sein même du couple de parents, alors qu'il est le meilleur cadre offert à l'enfant pour se construire, scandait-elle dans son mégaphone.


    Martine Aubry représentée
    Pendant ce temps-là, tentant de couvrir sa voix, une quarantaine de contre-manifestants réclamait l'égalité pour tous : Ce n'est pas logique, c'est un dû, a insisté Henri Roux, trésorier de la Lesbian & Gay Pride de Lille. Mon compagnon et moi avons 62 ans, nous vivons ensemble depuis 1999 et attendons de pouvoir nous marier. C'est une question de droits, mais aussi d'amour. Dans mon expérience d'élue, j'ai vu tellement d'enfants avec un papa et une maman abandonnés, malheureux, torturés parfois. Ma priorité en termes d'adoption et de mariage, c'est le bonheur, expliquait quant à elle Martine Filleul, Vice-Présidente du Conseil Général du Nord. Des propos qu’approuvaient Frank Danvers, Président de la LGP lilloise : Qu'il s'agisse de deux papas ou de deux mamans, l'important c'est que l'enfant soit épanoui et se sente aimé pour grandir et vivre bien et Dalila Dendouga, Adjointe au Maire chargée de la Lutte contre les discriminations et représentant la Maire Martine Aubry à la manifestation : La société est prête à cette évolution, qui ne fait que consacrer une situation de fait.

    Il est prévu que le projet de loi relatif au mariage et à l’adoption des couples de même sexe soit présenté le 7 novembre en Conseil des Ministres. Un autre appel à une manifestation nationale devrait être lancé durant l'hiver, selon Alliance Vita.
     
    Par David Chaumet.

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  • Le ralliement de Chantal Jouanno au nouveau parti centriste laisse espérer un UDI pro-mariage pour tous ; mais aucune consigne de vote n'est prévue en ce sens et déjà un membre du parti s'affiche contre le projet.

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    Le ralliement hier de Chantal Jouanno à l'Union des Démocrates et Indépendants (UDI) menée par Jean-Louis Borloo a suscité de nombreuses réactions politiques. L'ex-sénatrice UMP a expliqué sur BFMTV/RMC les raisons qui l'ont poussé à rejoindre le nouveau parti de l'ancien Ministre de la Ville : C'est très mauvais pour l'UMP d'avoir quelqu'un qui (…) porte des sujets comme l'écologie qui ne sont plus le cœur de pensée et le fondement politique du parti a-t-elle estimé.

    Dissidente, Chantal Jouanno ne l'a pas été uniquement sur la thématique écologique. L'égalité des droits, et notamment l'ouverture du mariage à tous les couples constituent une conviction revendiquée de l'ancienne Ministre des Sports, quand les élus UMP oscillent souvent entre le refus politique et l'homophobie.

    Un UDIste avec les curés
    Dans un entretien en été 2011, Jean-Louis Borloo, alors déjà séparé de la majorité présidentielle, réaffirmait la nécessité de "l'égalité réelle", et son soutien à l'ouverture du mariage à tous les couples. Le leader de l'UDI fut rejoint par ses alliés politiques du Parti Radical : Yves Jego, Député de Seine et Marne, Rama Yade, ancienne Secrétaire d'Etat du gouvernement Fillon et Vice-Présidente du parti, s'étaient également déclarés favorables à cette mesure, rejoint récemment par l'ancien leader de la Force Européenne Démocrate, Jean-Christophe Lagarde, Député de Seine Saint-Denis.

    Désormais tous membres de l'UDI, ils composent une tête d'affiche qui laisserait entendre une ouverture sur les questions LGBT alors que le leader de l'autre grand parti centriste, François Bayrou, répétait hier son opposition au mariage pour les homosexuels. Pourtant, un autre membre notable de l'UDI, Charles de Courson, vient de rendre publique son soutien à l'entente des parlementaires contre l'homoparentalité. L'attachée de presse du groupe centriste à l'Assemblée Nationale confirme qu'il n'y aura pas de consigne de vote de l'UDI sur la loi du mariage pour tous, marquant la division à l'intérieur du nouveau parti.

    La constellation des centres
    Déjà, mi-octobre, 16 députés UDI dont François Sauvadet et Maurice Leroy appelaient à un grand débat national qui seraient pour eux l'occasion de réitérer leur ferme opposition au mariage et à l'adoption pour les couples homosexuels (…) remise en cause des fondements même de la politique familiale. Au même titre d'ailleurs qu'Hervé Morin, ancien Ministre, Président du Nouveau Centre et désormais membre de l'UDI, qui se refuse à utiliser le terme de "mariage".

    J'aurais été extrêmement surpris qu'il y ait une consigne de vote favorable à ce sujet, admet Frédérick Getton, le président de Centr'égaux, l'Association des Centristes et démocrates LGBT, à l'heure actuelle plutôt proche de François Bayrou. Les positions de tous et toutes ne sont pas nouvelles. Nous sommes en discussion avec tous les députés centristes, du MoDem comme d'ailleurs. Certains sont pour le mariage, d'autres non et j'ai énormément de mal à croire qu'il y aura consensus, dans un parti comme dans l'autre.

    Par David Chaumet.


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  • Légalement, les Maires sont tenus d'appliquer les lois de la République. Cela n'a pas empêché les élus de la mairie de Jacques Bompard de voter un texte qui stipule qu'un mariage ne peut exister qu'entre un homme et une femme.

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    La municipalité d'Orange, dans le Vaucluse, a adopté hier soir en conseil municipal une motion affirmant son refus de la légalisation du mariage pour les couples de même sexe. Le conseil municipal, après en avoir délibéré, affirme son refus de voir modifier les articles du Code Civil sur le mariage pour remettre en cause le principe légal, basé sur la loi naturelle inscrite dans toutes les civilisations, qui veut qu'un mariage ne puisse exister qu'entre un homme et une femme, stipule la motion.

    Les socialistes s'abstiennent
    Cette dernière demande également à ce qu'une clause de conscience soit impérativement prévue afin que les élus ne soient pas contraints d'agir en contradiction avec leurs convictions personnelles, si le texte de loi autorisant le mariage pour tous était adopté.

    Les trois élus socialistes d'Orange avaient décidé hier de boycotter ce conseil municipal, et n'ont donc pas pris part au vote.

    Légalement, les Maires - qui sont officiers d'état civil - sont tenus d'appliquer les lois de la République. Refuser d'accomplir cette mission expose les contrevenants à une suspension de leur mandat pendant un mois, cette décision relevant du Ministre de l'Intérieur.

    Le Maire d'Orange, Jacques Bompard (Ligue du Sud, extrême droite, photo ci-dessus), avait lancé dès le 21 septembre une pétition en ligne contre le mariage pour tous à l'intention des élus municipaux qui recueillait mardi, selon le site internet, plus de 1700 signatures.
     
    Par David Chaumet.

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  • Le leader du MoDem confirme sa ligne pour plus de droits aux homos mais contre le mariage, dans un interview radio. Il dit craindre la violence des débats sur le mariage pour tous.

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    Le Président du MoDem François Bayrou a déclaré dimanche que le sujet du mariage pour tous était en train de devenir explosif, réaffirmant son hostilité à l'emploi dans la loi du mot "mariage" pour les couples de même sexe.

    C'est un sujet qui devient explosif et il n'est pas bon, dans la période où nous sommes, qu'il y ait de tels déchaînements dans la société française. Et donc, une solution de sagesse me paraît bonne et juste», a affirmé le dirigeant centriste, invité de l'émission "Tous politiques" France Inter/Le Monde/AFP.

    Justice ?
    Selon lui, cette solution consisterait à parler, s'agissant de deux personnes de même sexe, d'union, et non de mariage. Une union, c'est bien, parce que ça respecte le droit à la reconnaissance, à un certain nombre d'avantages (…) et en même temps, il est bien de respecter aussi ceux qui ont sur leurs épaules le poids fertile de la tradition, a affirmé François Bayrou, faisant allusion à une tribune du grand rabbin de France, Gilles Bernheim.

    Dire qu'on donne des droits aux couples homosexuels sans appeler cela un mariage, c'est quelque chose qui rend justice aux deux sensibilités, a résumé l'ex-député béarnais. Il développe cette ligne depuis sa candidature de 2007 à l'élection présidentielle.

    Regardez l'interview de François Bayrou (la question du mariage vers 46") :

       
     
    Par David Chaumet.

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  • Samedi, la 16eme édition de l'Existrans a rassemblé plusieurs centaines de personnes à Paris. Avec un objectif clair : déconnecter l'obtention de nouveaux papiers d’identité de toutes procédures médicales.

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    La pluie n’a pas arrêté les manifestants de la marche Existrans samedi après-midi à Paris. Environ 1 000 personnes selon les organisateurs - 400 selon la police - ont défilé de la Place de la Bastille à la Place de l’Hôtel de Ville en passant par République. Le mot d’ordre 2012, Des papiers si je veux quand je veux, était brandi en tête de cortège sur une banderole violette, couleur de la communauté trans.

    Libre disposition de son corps
    Ali Aguado, l’un des porte-parole du collectif Existrans, explique : On a choisi ce mot d’ordre en référence au slogan féministe "Un enfant si je veux quand je veux". Un autre débat mais qui, selon lui, rejoint une même revendication : la possibilité de disposer librement de son corps. Un droit dont les personnes trans sont aujourd’hui privées puisque pour obtenir des papiers conformes à leur identité de genre, elles doivent être stérilisées. Des papiers quand je veux, d’accord, mais pourquoi "si je veux" ? Ali précise : On pense que la mention F ou H ne devrait pas être obligatoire sur les papiers d’identité. Une revendication qui, d’après lui, ne concerne pas que les trans mais l’ensemble de la société puisqu’elle remet en cause la binarité des sexes et ouvre la possibilité à la multiplicité des identités de genre.

    Cette année il y a eu un grand ralliement des associations LGBT, féministes et de lutte contre le sida autour des droits des trans, poursuit Ali. De fait, derrière Outrans, Acceptess-T ou ACHTE, on trouvait également Bi’Cause, SOS homophobie ou AIDES ainsi que des formations politiques et syndicales comme les Verts ou la CGT. Toutes portaient le même combat : l’urgence de pouvoir changer d’état civil gratuitement et sans conditions médicales. Une manifestante commente : C’est réjouissant de voir que malgré les divergences qu’il y a eu ou qu’il peut encore y avoir dans la communauté trans, on peut se réunir autour d’un objectif commun, c’est un signal fort.
     
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    Et après ?
    Outre cette revendication fédératrice, les pancartes des associations présentes demandaient pêle-mêle : l’arrêt de la mainmise des psys sur le parcours de changement de sexe, l’abolition de la loi sur le racolage public, la régularisation des personnes trans migrantes ou encore des campagnes nationales de lutte contre la transphobie.

    Mais comment faire pression auprès des responsables politiques, étonnamment absents de la manifestation cette année ? Ali explique : Le collectif Existrans n’est pas une association de loi 1901 et ne peut donc pas participer au groupe de travail sur les questions trans de la commission interministérielle de lutte contre les LGBTphobies. Néanmoins, plusieurs associations membres du collectif y portent notre voix. On appelle aujourd’hui le gouvernement à s’inspirer de la loi argentine relative à l’identité de genre, pays où chaque personne peut modifier officiellement le sexe et le nom qui lui ont été donnés à la naissance.
     
    Par Olivier de Cléry.

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