• Si en plus vous ne connaissez pas encore ce lieu parisien, vous serez merveilleusement surpris. Bel endroit, joli jardin enclos et arboré, petits lieux d’exposition judicieusement répartis. Un vrai plaisir.

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    crédits : Mairie de Paris © Cooper-Hewitt, National Design Museum, Smithsonian institution-photo Matt Flynn

    Le musée de la Vie romantique s’associe au Cooper-Hewitt, National Design Museum de New York pour présenter sa remarquable collection de quelque 96 aquarelles, vues de certains des intérieurs du XIXe siècle européen. Intérieurs des grands, évidemment. Qu’il s’agisse de grandes et nobles familles, parfois régnantes, ou de cette bourgeoisie très argentée qui doucement s’installe dans le paysage des munificences des grandes villes d’Europe.

    Ces aquarelles ont été réunies par le collectionneur Eugene V. Thaw, qui les lui a offertes en 2007 au Cooper-Hewitt.

    La qualité et la richesse inattendue de cet ensemble d’aquarelles et de gouaches sur papier permettent ainsi de pénétrer comme par surprise dans l’intimité patricienne d’intérieurs qui furent parmi les plus raffinés de cette époque.

    Il est vrai que la surprise ne sera que pour nous, puisqu’elles ont été faites à la demande des propriétaires de ces somptueuses demeures, qui tenaient à garder le souvenir de ces intérieurs souvent cossus.

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    Attribué à Vasily Semenovic Sadovnikov (Russie, 1800-1879) Jardin d’hiver russe, 1835-38 © Cooper-Hewitt,
    National Design Museum, Smithsonian Institution, photo Matt Flynn

    L’évolution des goûts et des modes, selon le génie qui était alors propre à chacune des nations européennes, doit beaucoup à l’émergence au pouvoir d’une société nouvelle, confrontée, après le siècle des Lumières et la Révolution française, à d’ambitieux défis, qu’ils soient politiques, économiques ou sociaux.

    A travers l’Europe, en France, comme en Angleterre, en Allemagne ou en Autriche mais également jusqu’en Russie, un genre pictural séduisant mais longtemps considéré comme mineur s’impose alors : celui de la "vue d’intérieur" que nombre d’artistes maîtrisent.

    A la cour comme à la ville, la société aime recevoir dans l’enfilade de ces appartements où rivalisent inventions architectes et décoration à la mode. Et la bourgeoisie commande alors, en se mettant donc directement actrice de son propre rôle, des images évocatrices du charme discret de la bourgeoisie… en majesté.

    Les plaisirs de la conversation, de la correspondance, de la lecture (ou de l’idée que l’on puisse lire beaucoup), de la musique de chambre ou de la peinture intimiste animent des cercles privilégiés, et dans ses premiers clubs, une "gentry" cultivée se réunit, développant le nouvel art de vivre… moderne.

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    L. Rossi (actif en Allemagne et en France, vers 1850) La réunion musicale, vers 1850 © Cooper-Hewitt,
    National Design Museum, Smithsonian Institution, photo Matt Flynn

    Une curiosité ? A cette époque, on aime bien mélanger les styles, et souvent les meubles sont d’époques variées.

    L’exposition « Intérieurs romantiques, aquarelles 1820-1890 », à travers ce large panorama de l’art décoratif occidental du XIXe siècle est en mesure de charmer un large public qui découvrira dans les deux ateliers intimistes de l’enclos Chaptal, la diversité des salons où les milieux polyglottes de la finance et du pouvoir rencontraient leurs fournisseurs, ceux des arts et des lettres.

    Intérieurs romantiques, aquarelles 1820-1890, jusqu'au 13 janvier 2013 - Musée de la Vie romantique, Hôtel Scheffer-Renan - 16 Rue Chaptal 75009 Paris

    Par Olivier de Cléry.


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