• Octobre Rose vient rappeler à toutes les femmes l’importance du dépistage des cancers du sein. Celui-ci est aussi primordial chez les lesbiennes et bis qui ont tendance à ne pas consulter assez les gynécologues et par un manque de prévention dans la communauté des filles qui aiment les filles.

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    Le cancer du sein touche près d'une femme sur dix. L'an dernier, il a tué 11 500 femmes en France et en a touché 53 000 nouvelles. Des prédispositions génétiques existent pour certaines formes de ce cancer. Lorsque les femmes ont des histoires familiales lourdes de cancer du sein, avec plusieurs cas et des survenues chez des femmes encore jeunes, elles sont suivies par des oncogénéticiens.
     
    Les lesbiennes aussi courent un risque
    Cependant, certaines formes du cancer ne sont pas associées à de telles prédispositions. Des facteurs de risque ont été décrits. Les facteurs classiques sont une imprégnation longue aux œstrogènes, par une puberté précoce et une ménopause tardive, l'obésité, le fait de ne pas avoir d'enfant ou d'avoir un enfant tardivement après 30 ans et une mauvaise hygiène de vie, tabac, alcool et absence de sport. Or ces risques concernent aussi bien les hétéros que les bis ou les lesbiennes ! martèle Nadine Andrieu, épidémiologiste à l'Institut Curie.

    Certains épidémiologistes supposent même un léger sur-risque pour les lesbiennes, qui ont en moyenne moins d'enfants. Ce risque accru n'est pour le moment pas réellement documenté par des études sérieuses, les données sur l'orientation sexuelle n'étant pas collectées dans les dossiers de patientes. Par contre, ce qui est certain, c'est que les lesbiennes et les bis me semblent exclues des campagnes de prévention et de dépistage. Dans de telles campagnes, on se place toujours dans une image hétéronormée, en excluant toutes les différences, s'inquiète Anne Vincent Salomon, médecin anatomopathologiste, spécialiste du diagnostic du cancer du sein à l'institut Curie.

    Consulter et s'auto-palper
    La surveillance des seins est pourtant nécessaire pour toutes. Avant 35 ans, une visite une fois par an à un gynécologue qui va palper les seins suffit. A partir de 35 ans, il est bon de pratiquer une auto-palpation des seins une fois par mois. A partir de cet âge, on peut voir se développer des formes dites "cancers de l'intervalle" : on voit une femme et six mois plus tard, elle peut avoir développé une boule cancéreuse. Il est donc absolument nécessaire que les femmes s'auto-palpent les seins chaque mois à la recherche de la plus petite boule possible et qu'elles consultent alors sans attendre, conseille Anne Vincent Salomon.

    Car s'il est détecté tôt et selon sa forme clinique, le cancer du sein peut être guéri dans 9 cas sur 10. Entre 50 et 74 ans, la mammographie est gratuite tous les deux ans pour toutes. Le bénéfice-risque est clairement encore en faveur d'un dépistage systématique chez toutes les femmes, en plus du suivi particulier des celles présentant des cas familiaux, juge le médecin. A l'avenir, de nouveaux marqueurs biologiques permettront peut-être de proposer un dépistage plus personnalisé et plus ciblé, avec une meilleure prédiction de l'évolution, mais nous n'y sommes pas encore, estime quant à elle Nadine Andrieu. En attendant, n'hésitez pas à ausculter vos seins et ceux de votre partenaire !

    Retrouvez sur le site consacré au cancer du sein des visuels qui expliquent les gestes de l'auto-palpation à réaliser tous les mois.

    Par Florence Delvaux.


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